Nicolas Sarkozy n’en finit plus de multiplier les décisions et annonces hâtives, mal préparées et électoralistes, bien qu’il ne se soit toujours pas déclarer candidat.
La dernière en date, la mise en place d’un taxe sur les transactions financières, dite taxe Tobin, qui cristallise bien des contradictions du président sortant.
D’abord, parce que le Nicolas Sarkozy de 1999, alors président du RPR, qualifiait la mise en place d’une telle taxe d’ « absurdité ».
Ensuite, parce que cette taxe existe déjà dans le code général des impôts depuis son vote à l’initiative du gouvernement Jospin en décembre 2001. Pourtant, elle n’a jusqu’ici jamais été appliquée, un article de la loi votée ne prévoyant en effet son application qu’à compter de l’adoption de cette même taxe par les autres Etats membres de l’Union Européenne.
En novembre dernier encore, Valérie Pécresse, Ministre du Budget, précisait que « pour être viable, la taxe Tobin devait être appliquée au niveau européen », a minima.
Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy, ignorant les règles les plus élémentaires de cohérence et de responsabilité que lui impose sa fonction, est résolu à faire voter cette taxe avant les prochaines échéances électorales, quitte à aboutir à une taxe au rabais, dénaturée de ses objectifs initiaux, et à faire cavalier seul en Europe.
Alors que François Hollande officialise aujourd’hui son slogan de campagne « Le changement, c’est maintenant », le changement de président, c’est maintenant et c’est aussi urgent.