C’est ainsi que François Hollande a qualifié hier soir sur France 2 le nouveau plan d’austérité présenté par le Premier Ministre.
Un plan entre effets d’annonce et efforts injustement répartis qui a en effet de quoi faire grincer des dents et qui relance l’urgence d’une alternative à gauche à quelques mois de l’élection présidentielle.
Pourquoi par exemple annoncer le gel du salaire du Président, qui s’est augmenté de 170% au début de son quinquennat, et de ceux des Ministres, annexés sur les salaires des fonctionnaires, et pour lesquels l’indice salarial est déjà gelé depuis l’année dernière, si ce n’est pour donner à voir un faux semblant d’exemplarité à la tête de l’État ?
La réalité est toute autre. Pour financer un plan de rigueur de 7 milliards d’euros en 2012, ce sont encore et toujours les mêmes qui sont mis à contribution. Entre autres, l’entrée en vigueur du report de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans est avancée à 2017 au lieu de 2018 ; l’augmentation des allocations familiales et des aides au logement ne sera plus indexée sur l’inflation, mais sur la croissance (1%) ; la progression des dépenses de santé est ramenée à 2.5% au lieu des 2.8% prévus pour 2012 ; la hausse de la TVA à 7% va affecter l’emploi et le pouvoir d’achat. Quant au gel du barème de l’ISF et de l’impôt sur le revenu, il va certes davantage concerner les ménages les plus aisés, mais en faisant entrer un nombre plus élevé de contribuables dans la tranche supérieure, cette mesure va également toucher des personnes non imposables qui vont de fait le devenir.
Il y avait pourtant d’autres choix à faire, comme annuler l’allègement de l’ISF et revenir sur l’exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires. Car depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy, 75 milliards de recettes fiscales ont été perdus à la suite de divers allègements en faveur des grandes entreprises et des ménages les plus favorisés.
L’aveu d’échec et d’impuissance de Nicolas Sarkozy est d’autant plus cruel après 10 ans de gouvernement de droite que les Français subissent à nouveau très durement les conséquences d’une crise bien mal négociée.
Dans ce contexte, et après le G20 catastrophique auquel nous venons d’assister, l’exigence du changement en 2012 est plus que jamais d’actualité.