Plusieurs ministres (X. Bertrand, V. Pécresse) ont annoncé que la TVA sociale se ferait « avant l’élection présidentielle ». Aussitôt, le Gouvernement a reçu le soutien du Medef : pour L. Parisot, cette mesure « loin d’une faute sociale » serait « un avantage social ». La réalité est tout autre :concrètement, la droite propose d’augmenter de plusieurs points la TVA.
La TVA ne peut pas être sociale : c’est l’impôt le plus injuste. Son poids est d’autant plus important que les revenus des ménages sont faibles : elle représente 14 % du revenu des 10 % des ménages les plus pauvres, contre 5 % du revenu des plus riches.
La droite fait porter les efforts par les plus modestes. Les deux plans de rigueur Sarkozy- Fillon se sont traduits, notamment, par la taxe sur les mutuelles (+4,7 % de hausse moyenne des tarifs pour 2012) et par une hausse du prix du gaz de +4,4 % pour 10 millions de foyers, mais aussi par le passage du taux réduit de TVA de 5,5 % à 7 %. Sont notamment concernés la consommation d’eau, les transports en commun (+3,2 % de hausse en moyenne pour la SNCF depuis le 1er janvier), le bois de chauffage, le logement social, les livres et fournitures scolaires. Dans le même temps, la majorité UMP à l’Assemblée nationale a décidé de baisser l’impôt sur la fortune et de supprimer la taxe exceptionnelle sur les nuitées dans les hôtels de luxe ! Avec la « TVA anti-sociale », la droite veut dégrader un peu plus encore la vie quotidienne des ménages modestes alors même qu’ils dépensent la totalité de leur revenu,quand les plus fortunés, eux, en épargnent l’essentiel. Les bas salaires, aujourd’hui exonérés de cotisations patronales maladie-famille, subiront de plein fouet cette nouvelle hausse d’impôt, alors qu’à l’inverse une bonne part des revenus du capital en seront exemptés, dès lors que la TVA autorise la déduction intégrale des dépenses d’investissement.
En plus d’être injuste, la TVA anti-sociale Sarkozy entraînera un risque de récession.
Après avoir creusé la dette de 500 milliards d’euros et alors que la France compte un million de chômeurs de plus qu’en 2007, le Président sortant promet sans dire comment de rétablir les comptes publics et faire redémarrer la croissance. Une hausse de TVA, en plombant le pouvoir d’achat des Français, entraînera une chute immédiate de la consommation. Elle enfermera notre économie dans la récession, réduira le carnet de commande des entreprises, aggravera plus encore le chômage et, au final, creusera les déficits publics.
Prétendre que « seuls les produits importés seront concernés » est mensonger. Non seulement tous les produits et tous les services consommés ou utilisés en France par les Français verront leur prix augmenter fortement, mais les importations représentent à peine un tiers de la consommation des ménages.
Promettre que cette mesure empêchera les délocalisations ne résiste pas à l’épreuve des faits.
Dans la compétition internationale, que vaudra une baisse des prix à l’exportation de 3%
ou 4 % quand l’essentiel du déficit de compétitivité de l’économie française n’est pas liée au prix, mais à la perte de substance de notre industrie, l’insuffisant effort de recherche publique et privée, le manque de financement pour que les PME puissent innover, grandir et exporter ?
Au contraire, il est plus que probable que la baisse d’impôt sera utilisée par nombre
d’entreprises – et d’abord les plus grandes – pour augmenter leur taux de marge, ce qui
augmentera le prix TTC des produits français et annulera le prétendu gain en compétitivité. Qui peut penser qu’une hausse de 2 ou 3 points de tous les taux de TVA pour compenser ne baisse de 2 à 3 points de cotisations patronales permettrait de combler le différentiel salarial avec la Chine de l’ordre de 1 à 30 ?
L’alternative à cette politique qui a échoué et que la droite veut amplifier, c’est le projet porté par François Hollande.
– Pour le redressement productif et la compétitivité-qualité à travers une politique
industrielle digne de ce nom dont les leviers sont une Banque publique d’investissement sous forme de fonds régionaux, un livret d’épargne industrie, l’indispensable sécurisation des parcours professionnels par la formation initiale et continue.
– Pour le soutien au pouvoir d’achat avec, notamment, un plan national de rénovation
thermique de l’habitat, la tarification progressive pour les consommations essentielles
d’énergie et d’eau, l’encadrement des loyers dans les zones de spéculation.
– Pour la justice fiscale à travers une réforme fondée sur deux principes forts : chacun doit payer selon ses moyens et les revenus du capital doivent être soumis au même barème de l’impôt que les revenus du travail.
Le sarkozysme a commencé en donnant aux riches et il se termine en taxant les pauvres : après le paquet fiscal de 2007, le boulet fiscal de 2012 !
Texte rédigé par l’équipe « Veille, argumentaires, riposte » de la campagne de François Hollande.
Archives pour la catégorie Fédéral
« Retraites : la volonté de justice de François Hollande »
Texte rédigé par l’Equipe « Veille, argumentaires, riposte » de la campagne de François Hollande
En 2010, huit millions de Français se sont mobilisés pour dénoncer le plan Sarkozy sur les
retraites. L’ensemble de la gauche et des organisations syndicales l’ont combattu. Ensemble,
nous avons dénoncé :
− son inefficacité : le financement n’est pas bouclé puisque le déficit des régimes de
retraites atteindra encore 15 milliards d’euros en 2018, sans que l’on puisse compter
sur le Fonds de réserve mis en place par la gauche et que la droite a siphonné pour
financer les dépenses de court terme ;
− son injustice : 80 % de l’effort financier est porté par les ménages et les salariés ; ceux
qui ont commencé à travailler jeunes doivent cotiser 44 ans avant de pouvoir s’arrêter,
alors que ceux qui ont fait des études et commencé à 21 ans peuvent partir dès 62 ans.
− son instabilité qui montre que rien n’est réglé. Trois mois après l’entrée en vigueur du
plan Sarkozy, le Gouvernement l’a durci pour les salariés en accélérant d’un an le
passage aux 62 ans, de 2018 à 2017 (2ème plan d’austérité Fillon le 7 novembre 2011).
Parce qu’il n’est pas équitable socialement et pas viable financièrement, le plan Sarkozy
sur les retraites sera remis à plat en 2012.
Interrogé sur RTL le 12 décembre 2011, François Hollande a pris un engagement fort et
précis.
1. Tout salarié qui a commencé à travailler à 18 ans ou avant et qui a toutes ses annuités
(41 ans en 2012, 41,5 ans ensuite) pourra partir à taux plein à l’âge de 60 ans. Il sera
mis fin à l’injustice du dispositif Fillon consistant à exiger 43, parfois 44 annuités à
des salariés ayant commencé à travailler tôt alors même qu’une vie de travail les a
épuisés. Cette décision sera prise immédiatement, au lendemain de l’élection
présidentielle.
2. Dans la foulée, courant 2012, une négociation sera engagée par l’Etat avec les
partenaires sociaux. Elle intégrera l’ensemble des autres enjeux : pénibilité,
financement et contribution des revenus du capital, décote pour ceux qui n’ont pas
leurs annuités et qui veulent partir avant, organisation des temps de vie, sécurisation
des parcours professionnels.
Les caricatures et les polémiques agitées par la droite n’y changeront rien : François
Hollande est déterminé à mettre en oeuvre une autre réforme des retraites, juste et
durablement financée.
Quel avenir pour quelle Europe ?
Alors que se tient à partir de ce jeudi 8 décembre 2011 à Bruxelles un énième sommet décisif pour l’Europe, François Hollande était lundi au congrès du Parti Démocrate Socialiste Allemand (SPD) pour évoquer une autre solution pour sortir l’Europe de l’impasse.
Le compromis franco-allemand qui sera soumis ce soir aux 27 chefs d’État et de gouvernement prévoit en effet la mise en place d’une rigueur budgétaire stricte, basée sur l’inscription de la « règle d’or » dans la Constitution de chacun des États membres et le contrôle rigoureux de son application par les institutions européennes.
Pourquoi encore et toujours choisir l’austérité comme réponse à la crise ?
François Hollande propose un « pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance ».
Face à la rigueur, il s’agira de recréer les conditions de la croissance, essentielle dans le contexte d’augmentation du chômage que nous connaissons actuellement. Ce projet qui s’appuiera entre autres sur la Banque Centrale d’Investissement devra permettre de relancer l’activité et l’emploi dans l’industrie, de développer les infrastructures et de préparer la conversion écologique.
Cela devra s’accompagner d’une réelle gouvernance de la zone euro qui, sans compromettre la souveraineté des États membres, se voudra un véritable « comité de pilotage » de la zone euro, ainsi que du maintien des déficits publics en deçà de 3% du PIB conformément au traité de Maastricht maintes fois transgressé.
François Hollande résume ainsi sa vision de l’Europe de demain : « claire dans ses objectifs, démocratique dans son fonctionnement, mobilisatrice dans ses engagements ».
Avant de rappeler l’importance du couple franco-allemand, face aux tentatives de récupérations inacceptables sur fond d’anti-germanisme, une relation forte entre deux pays moteurs de la construction européenne, basée sur l’amitié, le respect et l’égalité
Désignation des candidats aux élections législatives 2012
Jeudi 1 décembre 2012, nous avons été nombreux à nous déplacer dans les 10 circonscriptions de Gironde concernées, pour désigner nos candidats aux prochaines élections législatives.
Nous ne pouvons que nous réjouir de cette forte participation, preuve du dynamisme démocratique de notre parti.
Félicitations aux candidats désignés :
- 1ère circonscription : Sandrine DOUCET
- 2e circonscription : Michèle DELAUNAY
- 4e circonscription : Conchita LACUEY
- 5e circonscription : Pascale GOT
- 6e circonscription : Marie RECALDE
- 7e circonscription : Alain ROUSSET
- 8e circonscription : Nathalie LE YONDRE
- 9e circonscription : Gilles SAVARY
- 11e circonscription : Philippe PLISSON
- 12e circonscription : Martine FAURE
Désormais, nous sommes tous rassemblés derrière nos candidats et en ordre de marche pour les prochaines batailles qui s’annoncent décisives.
Nicolas Sarkozy, président-candidat
Discours sur la lutte contre la fraude sociale à Bordeaux, opposition au droit de vote des étrangers à l’occasion du Congrès des Maires, défense des agriculteurs dans le Gers, le Président de la République est indéniablement en campagne.
Mais n’allez surtout pas le lui dire. Car lui se plaît à répéter inlassablement au cours de ses déplacements qu’il agit dans le cadre de « l’intérêt général » et du « rassemblement ».
Ces nombreux déplacements –sept au total ce mois-ci en province-, sont donc considérés comme entrant dans le cadre de sa fonction présidentielle et imputés sur les comptes publics. Quand on sait que la Cour des Comptes estime à environ 90.000 euros les frais d’un déplacement présidentiel, on est en droit de se demander si le candidat-président Sarkozy ne pourrait pas trouver meilleure manière de satisfaire « l’intérêt général », lui qui appelle les Français à un effort collectif en ces temps de crise économique.
A commencer par se déclarer officiellement candidat. C’est ainsi que 2 socialistes ont saisi hier mercredi 30 novembre la Commission nationale des comptes de campagne. Car même si tous les présidents en exercice briguant un second mandat ont tous plus ou moins joué ce jeu, aucun ne l’a fait avec autant d’excès.
Car personne n’est dupe. Nicolas Sarkozy a même désigné clairement son adversaire lors du traditionnel petit déjeuner de l’UMP mardi matin. Ce qu’il faut critiquer, ce sont « les mensonges de Hollande, qui signe des accords et les dénoncent aussitôt. Ce n’est pas quelqu’un de fiable ». Il veut dénoncer « la duplicité du candidat socialiste ».
C’est en effet sans aucune hypocrisie que Nicolas Sarkozy a affirmé il y a quelques jours croire « depuis longtemps que le droit de voter et le droit d’être élu dans nos territoires doit demeurer un droit attaché à la nationalité française ». A plusieurs reprises, et notamment lors d’une interview présidentielle le 24 avril 2008, il a pourtant affirmé être « favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales à titre intellectuel » tout en regrettant de ne pas « avoir de majorité pour le voter ».
C’est aussi sans aucune ambiguïté que Roselyne Bachelot, dans l’émission « Mots Croisés » du lundi 28 novembre, affirme que les allocataires du RSA auront la « possibilité » de recourir à un contrat de 7h, payé en plus du RSA, quand le chef de l’État a annoncé quelques jours plus tôt qu’il s’agissait là d’une « obligation ».
Pour quelqu’un qui se vente de ne dire que la vérité aux Français, il serait temps que Nicolas Sarkozy joigne le geste à la parole.
C’est enfin sans aucun complexe qu’il nous rejoue la campagne présidentielle de 2007, principalement par la voix de Claude Guéant, en reprenant le couplet de l’immigration dans l’espoir de glaner des voix au Front National.
Il est en effet bien plus facile de stigmatiser des populations, de monter les Français les uns contre les autres, de chercher des boucs-émissaires, que d’avoir le courage de reconnaître ses propres erreurs.
Face à cet aveu d’impuissance, François Hollande a réaffirmé cette semaine ses priorités : « redresser le pays, l’industrie, les finances », fixer « un nouveau cap pour la jeunesse et l’éducation » et faire de la justice fiscale et sociale une réalité. Il a également proposé un « grand débat sur l’énergie en France ».