Un an jour pour jour après avoir intégré le gouvernement Fillon, Alain Juppé sera ce matin, mardi 15 novembre 2011, aux côtés de Nicolas Sarkozy qui doit prononcer un discours relatif à la lutte contre la fraude sociale depuis le hangar 14 à Bordeaux.
A six mois de l’élection présidentielle, le Président vient nous dire qu’il veut intensifier la lutte contre la fraude sociale, quand son mandat aura été marqué par une justice fiscale et sociale à deux vitesses. C’est un comble !
Parce qu’elle est plus facile à mener, la lutte contre les fraudes à la Sécurité Sociale se concentre sur les particuliers. Or les fraudeurs sont majoritairement les entreprises, puisque 10 à 12% d’entre elles sont concernées par ces fraudes, contre seulement 1% des allocataires. Ainsi, la fraude aux prestations sociales représente 2 à 3 milliards d’euros par an, quand le travail au noir engendre une perte de recette pour l’État d’environ 15 milliards d’euros.
Quelques jours après l’annonce d’un plan d’austérité qui va largement peser sur les ménages, le gouvernement continue en s’attaquant de nouveau aux plus démunis.
Et ce alors qu’entre les exonérations fiscales et sociales sur les heures supplémentaires, celles sur les droits de successions ou encore la récente réforme de l’ISF, ce sont au final 75 milliards de cadeaux fiscaux qui auront été fait sur 5 ans aux plus aisés.
Si l’on ajoute à cela les 20 milliards d’euros que coûte chaque année à l’État l’évasion fiscale, on convient aisément que les plus pauvres constituent pour Nicolas Sarkozy et son gouvernement des boucs-émissaires idéaux, qui leur permettent de diviser les Français entre eux sans toucher aux avantages octroyés aux plus riches.
Malgré les engagements contractés au début de son mandat, le bilan de Nicolas Sarkozy en matière de lutte contre la fraude fiscale et sociale est un échec cinglant, l’affaire Bettencourt en est, entre autres, un triste exemple.
Face à ce constat alarmant, l’une des premières mesures de la gauche à son arrivée aux responsabilités en 2012 sera de proposer une réforme fiscale dont les maîtres mots seront justice et équité.